Une reproduction au naturel
Le terme « pollinisation ouverte » (open pollinisation en anglais) désigne la pollinisation réalisée par les seuls moyens naturels, hors intervention mécanique par l’homme (c’est-à-dire un rencontre forcée entre pollen et étamines).
Celle-ci peut être réalisée par les insectes, les oiseaux, le vent, ou d’autres mécanismes naturels. Elle peut advenir dans un contexte de chasmogamie (la pollinisation des fleurs complètement écloses, libérant le pollen dans environnement), mais également de cléistogamie (la pollinisation fermée à l’échelle de la fleur proprement dite, qui est l’un des nombreux types d’auto pollinisation).
La pollinisation ouverte contraste avec la pollinisation contrôlée, une procédure utilisée pour veiller à ce que toutes les graines d’une culture sont les descendantes de parents connus, et sont donc plus susceptibles d’avoir les caractéristiques souhaitées d’après les caractères connus des parents.
Usages, ou comment favoriser la diversité génétique
Les graines de plantes à pollinisation ouverte produisent de nouvelles générations issues, au moins, du patrimoine femelle de la plante. Cependant, parce que la source de pollen (parent mâle) est a priori inconnue, la pollinisation ouverte peut engendrer des plantes enfants dont les caractères varient largement, surtout si les plantes de même espèce présentes alentours sont très diversifiées génétiquement (par exemple lorsqu’on laisse fleurir ensemble des chou de variétés différentes).
Permettre la pollinisation ouverte, c’est laisser à la nature (les insectes, les champignons du sol, le vent, etc.) sa part incontournable dans l’évolution du vivant et que l’être humain ne peut pas tout contrôler. C’est offrir le champ libre aux surprises, aux accidents, et de ne pas laisser cette possibilité aux seules mains d’une classe particulière de la population (les chercheurs, les entreprises agro-alimentaires…).
C’est aussi permettre à chacun de se réapproprier un savoir faire ancestral, patrimoine de l’humanité, celui de choisir les plantes favorables aux établissements humains.
C’est enfin provoquer la chance en n’isolant pas les lignées les unes des autres, mais en les disposant de proche en proche par affinités, ou par contrastes, pour saisir l’opportunité d’une recombinaison de gènes favorables, de surprenantes descendances. Certes il restera par la suite à les stabiliser, cela peut prendre plusieurs générations… du point de vue de la plante bien sur !